Technique du lancer de fléchette

Comment lancer sa fléchette comme un pro?

Lancer une Dart vers une cible ne poserait pas trop de problème si la trajectoire d’un objet lancé était rectiligne.
Le problème, c’est la gravité : si vous envoyez un objet droit vers le point de la cible que vous voulez atteindre, vous verrez que l’objet lancé atterrit beaucoup plus bas.
Pour atteindre votre objectif précisément, il faut donc lancer votre fléchette vers le haut, histoire qu’elle monte et atteigne le bull’s eye lorsqu’elle redescendra.

Vol parabolique

Si vous avez fait des études scientifiques, vous savez qu’un objet lancé suit une trajectoire appelée PARABOLE.

Plus la fléchette est lancée fort, plus la parabole sera « plate » et moins vous aurez besoin d’envoyer votre fléchette vers le haut. Mais en lançant très fort, on perd nécessairement en précision.
A l’inverse, si vous avez les bras tout ramollos et lancez votre fléchette pas fort du tout, elle tombera très vite et vous devrez, pour compenser, l’envoyer franchement vers le haut.
En vous entraînant, vous arriverez à trouver le bon compromis vitesse/angle pour atteindre exactement le point visé de la cible. Mais pour cela, il faut que le mouvement de votre bras pendant le lancer imprime la bonne trajectoire à la fléchette pour qu’elle conserve cette trajectoire quand vous l’aurez relachée.
Le lancer peut être décomposé en 5 mouvements, schématisés dans l’animation ci-dessous :

1. Viser (aim)
2. En arrière (cock)
3. Accélération (accelerate)
4. Lâcher (release)
5. Suivi (follow through)

Viser
La position de visée est simple : avec la bonne posture et en tenant votre fléchette correctement, vos yeux, la pointe de la fléchette et le point choisi de la cible sont alignés.
Ces quelques secondes sont fondamentales : vous allez souvent viser un espace de 1 centimetre carré. Viser, c’est montrer à votre cerveau concrètement où vous voulez aller.
Rappelez-vous vos leçons de conduite : quand vous êtes sur une route sinueuse ou s’il y a un grand virage, vous avez appris à ne pas regarder la route juste devant vous, mais de regarder là où vous voulez aller. Votre cerveau est une magnifique machine qui adaptera vos mouvements à votre objectif.
Aux fléchettes, c’est la même chose. Prenez le temps de viser.

En arrière

Si vous lancez votre fléchette sans prendre d’élan, soit vous la lancerez trop faiblement, soit vous la lacherez trop tard. Dans tous les cas, vous n’atteindrez pas votre cible.
Rabattez votre bras en arrière.
Beaucoup de débutants font ça mal et ne ramènent pas assez leur bras en arrière, prétextant qu’ils vont perdre le bénéfice d’avoir visé.
Je vais être vulgaire : c’est une CONNERIE.
Rabattez le bras en arrière, comme on rabat le chien d’un fusil.
Je vous conseille même d’aller le plus loin possible : vous ajusterez après si vous devez le faire moins.

Accélération

C’est là que vous imprimez de la vitesse à votre fléchette. Ça viendra tout naturellement, pas la peine d’en faire tout un roquefort.

Lâcher

Tout aussi naturel que l’accélération, le moment où vous lachez votre fléchette la laisse suivre la trajectoire calculée par votre cerveau.

Suivi

Très important. Accompagnez votre fléchette dans son mouvement. C’est facile : après avoir laché votre fléchette, amenez votre main jusqu’à la pointer vers votre objectif sur la cible.
L’erreur serait de laisser tomber votre bras juste après avoir lâché votre fléchette. Accompagnez le mouvement de votre fléchette pendant qu’elle volette gaiement vers la cible.

Finie la théorie

Maintenant que vous savez ce qu’il faut faire, voici comment faire.
Seul votre bras bouge. Vous avez vu la posture à prendre : votre torse et vos jambes restent immobiles, solidement plantés dans leur position. Votre bras, lui, est totalement détendu.

L'épaule

Si vous regardez l’animation avec attention, vous verrez que votre épaule reste fixe. Normal : ça prouve bien que votre corps ne bouge pas.
Le coude
Beaucoup de débutants s’imaginent que seul l’avant-bras bouge dans un lancer de fléchette et que le coude reste donc immobile.
Durant la phase d’accélération, il se soulève. Si vous ne le faîtes pas, alors vous devrez lâcher votre fléchette plus tôt et votre cerveau sera perturbé par cette contrainte de garder le coude immobile.

Le poignet

C’est une partie très délicate car un mouvement du poignet peut, s’il est mal fait, faire dévier la fléchette de sa trajectoire et elle ira se planter connement dans votre mur au lieu d’atteindre la cible.
Néanmoins, je vous conseille d’ajouter un petit coup de poignet parce que ça aide à l’accélération et ça permet d’accompagner plus naturellement votre fléchette avec votre main une fois que vous l’avez lâchée.

Astuces pour le lancer de fléchettes

Nez en l'air

Tant que vous tenez votre fléchette, sa pointe est TOUJOURS dirigée vers le HAUT dès la visée. L’angle avec l’horizontale augmente lorsque vous ramenez votre bras en arrière et il diminue durant la phase d’accélération.
Au moment où vous lâchez votre fléchette, elle est PRESQUE horizontale. Le mot important ici est PRESQUE : elle pointe quand même un peu vers le haut.

En 2D

En lançant votre fléchette, imaginez que votre bras est entre 2 murs verticaux, qui interdisent tout mouvement vers la droite ou la gauche. Tous vos mouvements doivent être fait sur un plan vertical. C’est tout.
Ailettes standard
Si vous n’êtes pas un pro, je vous conseille d’utiliser des ailettes de format standard et de bonne qualité. Achetez des ailettes, ce n’est pas cher…

Lancez-vous, lancez vos fléchettes :

La théorie c’est bien, mais seul un entraînement régulier vous assurera de progresser. Inutile de vous entraîner 5 heures par jour comme Phil Taylor ou d’autres professionnels du circuit, mais par contre pratiquez régulièrement : 20 minutes par jour, tous les jours… Et surtout, entraînez vous seul, et pas dans des conditions de "partie entre amis". Quand vous jouez contre des adversaires, leur niveau devient la limite à dépasser. Quand vous pratiquez seul, la limite à dépasser est votre propre niveau et là, c’est pratiquement infini…
Amusez-vous bien !